Derrière le mur / Elsa Valentin , Isabelle Carrier. - Bruxelles : Alice, 2010. - n.p. [23] : ill. en coul.. - (Histoires comme ça)
ISBN 2-87426-126-2
Un enfant souffre de l'absence de son père, incarcéré. L'album alterne les scènes rappelant la complicité entre le père et le fils et celles où l'enfant est seul et en plein désarroi. Malgré son incompréhension face à la situation, rien ne pourra changer l'amour que le fils et le père se portent.
Album : Famille
Présentation de l'éditeur
Le jeune héros de ce livre est en plein désarroi : il compte les jours, les semaines, puis les mois depuis que son papa n’est plus venu le chercher à l’école, ne lui a plus préparé de lasagnes, ne lui a plus fait de câlin avant qu’il s’endorme… L’absence du père est illustrée par des scènes du quotidien : celles où le papa est présent, où l’on voit la complicité de l’enfant avec son enfant, et celles où l’enfant est seul… On voit aussi la tristesse de la maman et l'incompréhension de l’enfant face à la situation. Ce n’est que dans les dernières pages que le lecteur comprend que le papa est en prison et qu’il ne voit plus sa famille que pendant les visites autorisées au parloir. Si Elsa Valentin, l’auteur du texte, maintient volontairement le suspense, c’est pour mettre en valeur le thème principal du livre : ce n’est pas la prison (on ne sait pas pour quel motif le papa est incarcéré, ni quand il sortira) mais la peine causée à sa famille par son absence. Un thème très difficile, rarement abordé dans la littérature pour la jeunesse, du moins pour les enfants les plus jeunes. Bien souvent, ce sujet reste tabou : on n’ose pas parler de la prison, ni aux enfants, pour ne pas les effrayer ou ternir l’image qu’ils ont de leurs parents, ni à l’entourage, qui pourrait faire preuve d’intolérance et rejeter toute la famille. Avec pudeur et empathie, Elsa Valentin trouve les mots pour expliquer l’essentiel à l’enfant : rien ne peut changer l’amour qu’il porte à son papa et que celui-ci lui porte.
Les adorables personnages atypiques d’Isabelle Carrier, l’illustratrice (qui vient de remporter le Prix Sorcières 2010 pour son album La petite casserole d’Anatole), apportent la touche indispensable de fantaisie et de tendresse. Les touchantes saynètes entre le père et son fils font sourire avant de bouleverser car elles sont suivies de scènes de solitude et d’abandon. Un ouvrage indispensable pour ceux qui vivent cette situation difficile, mais aussi pour les autres, qui au lieu de juger et condamner, pourront faire preuve de compassion pour ceux qui souffrent sans avoir rien fait pour le mériter. Un sujet peu banal mais un magnifique défi relevé brillamment par les deux auteurs.